Rallye de Monte-Carlo. Après un 1er test positif sur la Skoda de First
LOYERS Loin des spotlights du Salon de Bruxelles que découvrait hier en avant-première la presse, François Duval a effectué, ce mardi à Loyers, un premier galop d'essai décisif aux commandes de la Skoda Fabia WRC de chez First.
Même si le secret avait été relativement bien gardé, une trentaine de ses plus fidèles supporters attendaient le pilote de Cul-des-Sarts en début d'après-midi le long de ce morceau (1,5km environ) d'une spéciale du Rallye de Wallonie reliant l'église de Loyers à l'autoroute. Un petit tronçon bosselé et glissant, principalement en sous- bois, simplement destiné à se faire une petite idée du potentiel de sa nouvelle monture et de son nouveau copilote, le Français Patrick Pivato qui avait effectué le déplacement pour quatorze petits allers-retours aux côtés du dernier vainqueur d'une manche mondiale. Une quarantaine de kilomètres suffisants pour que Dudu ait l'envie de se retrouver, dans neuf jours, au départ du Monte-Carlo aux commandes de cette ex-voiture d'usine qu'on relookera aujourd'hui dans les tons rouge, bleu, blanc et vert, la marque de boisson énergétique Kizz Me (le patron était présent au test) restant le sponsor principal de cette sympathique opération de sauvetage. «C'est bon. Honnêtement, cette Skoda marche mieux que je ne le pensais», souriait l'ex-pilote Citroën dans la combinaison bleue Subaru de son équipier sur le col de laquelle avait été cousu un petit badge Skoda, histoire sans doute de finir de convaincre Skoda Motor- sport et le groupe D'Ieteren de les aider. «Au niveau comportement, elle se rapproche plus de la Focus que de la Xsara qui était trop dure en suspensions à mon goût. Cela correspond mieux à mon style. L'ensemble est assez équilibré même si je l'ai déjà mise à l'équerre... L'avantage des amortisseurs Reiger utilisés avec la Ford est de pouvoir être réglés entre les spéciales.»
Et le nouveau système hybride de différentiels bricolé par First afin d'être admis au départ? «La base ici est très bosselée et peu représentative mais cela me paraît tout à fait conduisible. La voiture ne semble pas avoir de réaction imprévisible. Bien sûr, il reste du travail de mise au point car si la pression hydraulique dans les ponts avant et arrière est constante, encore faut-il trouver la dose idéale. Mais on a encore deux jours de tests pour régler cela avant le rallye. J'en profiterai aussi pour m'adapter à ce changement de vitesses au volant au moyen d'un cerceau sur lequel il faut pousser et tirer.»
Sept mondiaux minimum
Il faudra aussi s'habituer à ne plus être entouré par une armée rouge mais par une petite équipe belge de seulement 16 personnes. De quoi avoir l'impression d'être passé en quelques semaines seulement du statut de star mondiale à celui de simple amateur? «Non, dans ma tête, j'ai de toute façon toujours été amateur. Cette petite structure rien que pour moi me convient. J'aurai moins de pression et le téléphone ne risque plus de sonner entre les spéciales... Ici, je vais enfin pouvoir rouler pour moi. Je remercie Willy (Collignon) pour tout ce qu'il a déjà fait. Le pauvre a passé quelques nuits blanches ces dernières semaines pour monter un programme de 7 à 10 rallyes européens. Dommage toutefois que nous n'ayons pas plus de partenaires belges. J'espère leur donner l'envie de prendre le train en marche après le Monte-Carlo même si je suis conscient qu'il sera très difficile de viser le podium.»
Mais l'objectif de François Duval est-il tout de même de terminer premier Belge, devant la Focus officielle de Pieter Tsjoen? «Cela dépend s'il est déjà en reconnaissances ou pas...»
Pas de doute, François est déjà dans le bon ton !
Olivier de Wilde